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Question 90 — Que signifie: “Je n’ai pas besoin de faire quoi que ce soit”?

Q : Mes questions se réfèrent à la section du texte intitulée

“Je n’ai pas besoin de faire quoi que ce soit” (T-18.VII).

Là, on lit:

“Il n’est pas nécessaire […] de passer toute une vie en contemplation et en longues périodes de méditation visant au détachement du corps” (T-18.VII.4:9).

J’étudie le Cours depuis bon nombre d'années et j’ai eu des moments de paix profonde en faisant les leçons ou en lisant le texte avec un esprit ouvert et le désir d’écouter. J’ai également étudié la méditation bouddhiste qui ne vise pas au détachement du corps, mais à être entièrement présent. On peut se concentrer sur le souffle ou sur un sentiment et observer ses pensées. Si on le fait en pleine conscience, les pensées passent et l’on peut obtenir un sentiment d’espace, ou au moins de paix – la quiétude provenant du fait d’être devenu calme. Je suis perplexe, puisque de nombreux paragraphes d’Un cours en miracles nous demandent d’“être calme” (T-4.in.2:2), de nous asseoir en silence et d’écarter toutes nos pensées (L-I.183.8:3, 189.7:1). Est-ce que ce n’est pas, du moins en partie, la même chose? Pourriez-vous expliquer comment au juste le Cours veut que nous soyons calmes? Y a-t-il une différence entre les deux?

 

R : Le calme ou la paix, c’est la même chose – c’est l’expérience faite lorsque nous lâchons prise de toutes nos pensées de séparation et de jugement et que les incessants bavardages de l’ego s’apaisent. La différence entre les deux voies ne repose pas sur l’expérience elle-même, mais sur l’attention que le Cours porte sur notre résistance à cette expérience, et donc sur le processus par lequel cette paix ou ce calme sont atteints.

La question est en fait: pourquoi n’éprouvons-nous pas ce calme tout le temps? Dans la leçon “Je veux la paix de Dieu”, Jésus observe:

“Dire ces mots, ce n’est rien. Mais les penser vraiment, c’est tout” (L-I.185.1:1-2).

Un peu plus loin il dit:

“Penser vraiment que tu veux la paix de Dieu, c’est renoncer à tous les rêves […] L’esprit qui pense vraiment que tout ce qu’il veut est la paix doit se joindre à d’autres esprits, car c’est ainsi que s’obtient la paix” (L-I.185.5:1, 6:1).

Voilà pourquoi nous résistons au calme. Dans cette paix, le soi illusoire rêvé que nous croyons vraiment être n’existe plus – nous avons renoncé au rêve de séparation. Ce sont nos pensées de jugement et d’attaque qui maintiennent notre sentiment illusoire d’être un soi séparé, avec d’autres en dehors de ce soi avec qui nous semblons être en conflit – ce qui est l’antithèse de la paix. Et quand nous nous “joignons à d’autres esprits” en relâchant tout jugement, notre soi séparé disparaît tout simplement, au moins pour un instant, jusqu’à ce que notre peur de l’illimité devienne trop grande.

Le Cours, tout en parlant de paix et en nous invitant dans certaines leçons du livre d’exercices à en faire l’expérience par l’apaisement de notre esprit et en devenant calme, met donc l’accent sur le problème de notre résistance et demande de la regarder. La résistance se trouve dans toutes nos projections de culpabilité sur autrui et tout blâme pour notre manque de paix afin de ne jamais voir la culpabilité logée dans notre propre esprit qui constitue le vrai obstacle à la paix. Comme il est souligné dans la section à laquelle vous faites référence,

“Je n’ai pas besoin de faire quoi que ce soit” (T-18.VII):
“Ta voie sera différente, non quant au but mais quant aux moyens. Une relation sainte est un moyen de gagner du temps” (T-18.VII.5:1-2).

Autrement dit, le Cours procède par le pardon de nos relations particulières, de toutes nos projections extérieures de notre culpabilité intérieure qui nous maintiennent en conflit et non en paix.

Si nous voulions vraiment être calmes et en paix, nous le serions. Après tout, la paix est notre héritage naturel:

“La paix est l’héritage naturel du pur-esprit. Chacun est libre de refuser d’accepter son héritage, mais il n’est pas libre d’établir quel est son héritage” (T-3.VI.10:1-2).

Mais nous nous permettons seulement de brèves lueurs de la paix véritable, comme vous l’avez observé par vos propres expériences. Nous ne voulons pas maintenir ce calme parce que nous en avons peur. Et donc le Cours nous amène au calme par une voie indirecte, l’accent portant sur l’enlèvement des obstacles que nous avons placés entre nous et la paix plutôt que sur une approche directe comme la méditation qui a tendance à ignorer notre résistance et son origine.

 

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