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Question 5 — L’utilisation du genre masculin dans le langage du Cours

Q : Qu’en est-il de l’utilisation d’un langage axé sur le genre masculin? Jusqu’à présent je n’ai pas rencontré une seule référence à ce qui touche cinquante pour cent de la population mondiale. Ou bien les femmes ne sont-elles qu’une illusion de plus? J’aime encore le Cours, mais cette affaire de genre dans le langage me dérange.

 

R : Cette question ressemble à la 10ème question dans “Questions et réponses sur Un cours en miracles” de Gloria et Kenneth Wapnick, livre publié par les éditions Octave à Montréal. Une réponse dans ce livre, légèrement modifiée, est que Jésus ne pratique pas l’art de ce qui est “politiquement correct”. Au contraire, son Cours est écrit avec le matériel linguistique de la tradition judéo-chrétienne, dominée par des hommes, et il utilise le langage biblique patriarcal sur lequel repose cette tradition. Par conséquent, le Cours se conforme à cette culture religieuse en utilisant des termes exclusivement masculins. Jésus lui-même parle de son utilisation du langage axé sur l’ego:

“Ce cours reste dans le cadre de l’ego, où il en est besoin… Il utilise des mots, lesquels sont symboliques et ne peuvent exprimer ce qui se trouve au-delà des symboles” (C-in.3:1,3).

Il est donc clair que la signification de l’emploi de ce langage dans le Cours se situe ailleurs. Tandis que la forme des mots du Cours est la même que celle de la tradition occidentale vieille de deux mille cinq cents ans, son contenu est exactement le contraire. Ceci fournit un bon exemple d’un principe énoncé deux fois dans le texte, à savoir que le Saint-Esprit ne nous enlève pas nos relations particulières (la forme), mais au contraire qu’Il les transforme en changeant leur but (le contenu) (T-17.IV.2:3-6, T-18.II.6). Par conséquent, le lecteur a une merveilleuse occasion de pratiquer le pardon en voyant remonter à sa conscience, grâce au langage “sexiste” du Cours, toute sorte de jugements enfouis dans l’inconscient, de sorte qu’ils puissent maintenant être regardés différemment avec l’aide du Saint-Esprit. De cette façon, une relation de haine (ou d’amour) particulière avec les autorités patriarcales – religieuses ou laïques – peut être transformée en une relation sainte, la relation ayant maintenant pour but le pardon et la paix au lieu du jugement et de l’attaque.

De la même manière s’explique l’utilisation du terme Fils de Dieu dans le Cours. Depuis deux mille ans il a été exclusivement utilisé dans la théologie chrétienne pour représenter seulement Jésus, seul Fils engendré par le Dieu de la Bible et la deuxième personne de la Trinité. En outre la particularité de Jésus a été accentuée par Saint-Paul qui a relégué le reste de l’humanité au statut de “fils adoptifs” de Dieu (Galates 4,4). Pour mettre l’accent sur le point qu’il est notre égal, Jésus, dans Un cours en miracles, utilise le même terme qui jusque-là avait exclu tout le monde sauf lui. Or maintenant, il désigne tout le monde: les enfants de Dieu qui croient encore qu’ils sont des corps et séparés de leur Source et donc différents de Lui. Et même, plus précisément, le terme Fils de Dieu désigne les étudiants qui lisent et étudient Un cours en miracles et est employé indépendamment de leur genre.

Ce terme est donc utilisé délibérément pour aider à corriger deux mille ans de ce qu’Un cours en miracles considère comme une distorsion par le christianisme du message fondamental de Jésus, et dans ce cas particulier, de l’égalité parfaite et l’unité de la Filialité de Dieu. Ainsi Jésus se présente dans le Cours comme n’étant pas différent de qui que ce soit dans la réalité (bien qu’il soit certainement différent de nous dans le temps). Ainsi, pour le dire à nouveau, le même terme – Fils de Dieu – qui était utilisé uniquement pour Jésus, est maintenant utilisé pour nous tous. En outre, le terme est également utilisé pour désigner le Christ, la création de Dieu d’avant la séparation, Son seul Fils. Pour le répéter: nous voyons l’utilisation de la même forme que dans le christianisme traditionnel, mais avec un contenu totalement différent. L’expression Fils de Dieu peut aussi être facilement comprise comme synonyme d’enfant, un terme qui est également souvent utilisé dans le Cours.

La réinterprétation de Fils de Dieu de l’exclusif à l’inclusif absolu est essentielle pour le système de pensée du Cours. À cause de la raison pour laquelle Jésus utilise ce terme les étudiants – hommes comme femmes – devraient être vigilants contre la tentation de changer le langage “offensant” du Cours. Tandis que cette pratique est compréhensible, elle sert à saper l’un des objectifs pédagogiques de Jésus. Il serait beaucoup plus conforme aux enseignements d’Un cours en miracles de laisser la forme telle qu’elle est et de changer d’esprit à la place. Dans ces circonstances on pourrait bien paraphraser la fameuse phrase du texte:

“Par conséquent, ne cherche pas à changer le [Cours], mais choisis de changer ton esprit au sujet du [Cours]” (T-21.in.1:7).

Par conséquent, puisque la forme du Cours n’est pas à modifier, il serait sage que les étudiants utilisent leurs réactions comme une leçon par laquelle ils peuvent apprendre à pardonner, non seulement à Jésus, à Helen ou à Un cours en miracles même, mais aussi à tous ceux qui, dans le passé (ou le présent), ont été perçus comme les traitant, eux ou d’autres personnes, de façon injuste.

Une dernière remarque concernant la question du langage masculin dans le Cours: il y a depuis longtemps une convention grammaticale voulant que les pronoms renvoyant à un substantif neutre comme “quelqu’un” ou “personne” prennent la forme masculine “il”. Manifestement, puisqu’un enseignement central d’Un cours en miracles est que nous ne sommes pas des corps, la question, une fois de plus, est simplement une question de forme ou de style.

 

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