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Question 148 — Comment un état d’Unité pouvait-il produire la pensée de séparation

Q : Si nous étions tous dans un état d’Unité avec Dieu, comment pouvions-nous avoir eu la pensée de séparation en ce “minuscule et fou” moment? Qu’est-ce qui pouvait bien nous prendre de quitter une unité qui était la paix et la félicité? Et comment cela pouvait-il se produire? Quel était le scénario d’après vous?

 

R : Voilà la question “célèbre”. Elle est célèbre parce que c’est la question que les étudiants d’Un cours en miracles posent le plus souvent (voir question 10). La réponse “célèbre” est que ce n’est pas vraiment une question, mais un énoncé qui présuppose que la séparation a en effet eu lieu (C.in.4; voir aussi Questions et réponses sur Un cours en miracle, de Kenneth Wapnick, Éditions Octave, Montréal 2011, questions 11 à 13). Le Cours nous enseigne que la séparation ne s’est jamais produite. En fait, c’est impossible que le Fils se sépare du Père. À partir de là, le Cours explique en long et en large comment nous “avons abouti ici” puisque nous croyons être ici. L’explication donnée est une sorte de mythe qui décrit quelque chose qui ne pouvait jamais se produire. Selon ce mythe le Fils de Dieu s’est endormi et a fait un rêve de séparation:

“Tu es chez toi en Dieu, rêvant d’exil mais parfaitement capable de t’éveiller à la réalité” (T-10.I.2:1).

Notre expérience en tant que corps dans le monde est un rêve. Rien ne s’est passé, et en vérité nous sommes toujours chez nous en Dieu.

Un cours en miracles nous explique que ce qui “s’est passé” dans l’esprit du Fils endormi, c’est qu’il voulait “plus que tout”:

“Nul ne vient ici qui ne doive encore avoir l’espoir, quelque illusion subsistante, ou quelque rêve qu’il y a quelque chose à l’extérieur de lui qui lui apportera le bonheur et la paix. Si tout est en lui, il ne peut pas en être ainsi. Par conséquent, par sa venue, il nie la vérité à son sujet et cherche quelque chose qui est plus que tout, comme si une partie en était séparée et se trouvait là où le reste n’est pas” (T-29.VII.2:1-3).

Et le Fils, séduit par l’“ivresse” d’être des individus autonomes et croyant que cela apportera un bonheur au-delà de “la paix et la félicité” que vous mentionnez, choisit cette pensée d’être séparé de sa Source. Bien que cela semble avoir eu lieu il y a des millions d’années dans un passé lointain et oublié, cela se passe en fait chaque instant, chaque fois que nous faisons le choix de croire que la séparation est réelle. C’est la seule “explication” expliquant pourquoi nous semblons être ici, si réels, si “vivants” et tellement identifiés aux corps. Selon le Cours c’est un choix délibéré. Il établit nos identités séparées que nous avons appris à préférer à la vérité de qui nous sommes. Nous préférons cette identité inventée puisque nous croyons bien à tort qu’elle va nous apporter le bonheur. Nous nous sommes persuadés que l’ego a raison et Dieu a tort quant à qui nous sommes. Nous nous accrochons à cette croyance pour que la séparation reste bien “saine et sauve” dans nos esprits. C’est cela qui la produit sans arrêt dans nos esprits. Pour le répéter: la pensée qui nous pousse est que l’autonomie est meilleure que l’unité, que Dieu n’est pas assez et que l’ego nous donnera le “plus” que nous recherchons.

En somme, l’enseignement du Cours se base sur la très importante re-connaissance du pouvoir qu’a l’esprit de choisir. Jésus nous dit que nous avons fait le mauvais choix en voulant croire que la séparation a eu lieu, et il nous enjoint de “choisir à nouveau” (T-31.VIII). Dans chaque situation où nous sommes en conflit, inquiets ou souffrons, nous avons l’occasion de remettre en question notre expérience à la lumière de cet enseignement et de choisir à nouveau:

“Les images que tu fais ne peuvent prévaloir contre ce que Dieu Lui-même voudrait que tu sois. N’aie jamais peur, donc, de la tentation, mais vois-la telle qu’elle est: une autre chance de choisir à nouveau […]” (T-31.VIII.4:1-2).

 

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